Les contrats de construction pour une maison neuve
Faire construire sa maison sur son propre terrain est le choix de nombreux Français. De l'achat d’un terrain à bâtir à la réception des travaux, Logisneuf vous présente les principales étapes de la construction d’une maison.
Cette première étape n’est pas la moindre et mérite toute votre attention. Le bon choix de votre terrain vous évitera de mauvaises surprises au moment de la construction. Deux possibilités s’offrent à vous pour acquérir votre terrain.
Il s’agit généralement de terrains en secteur isolé ou « diffus ». Vous serez alors amené à consulter le Plan d’urbanisme (PLU), le Plan d’occupation des sols (POS) et le cadastre pour vérifier la viabilité et la constructibilité du terrain.
Il sera plus sûr d’effectuer un bornage afin de vérifier sa superficie. Si ce n’est déjà fait, il vous faudra également payer le coût du raccordement aux réseaux (électricité, eau, assainissement).
Votre terrain, et donc votre future maison, se trouve dans un lotissement. Cette solution offre davantage de garanties concernant la superficie de la parcelle et la nature du sol. Vous risquez par contre d’être moins libre dans le choix des matériaux et des couleurs. La construction en lotissement est en effet généralement soumise à un règlement de lotissement et un cahier des charges.
Quel que soit votre choix, vérifiez notamment plusieurs critères :
L’achat d’un terrain constructible suit la même procédure que celui d’un logement : vous signez un avant-contrat puis l’acte authentique de vente. Le prix de votre terrain, s’il est destiné à votre habitation, n’est pas soumis à la TVA mais aux droits de mutation.
Calculer des frais de notaire
Vous devez demander à la mairie dont dépend le terrain l’autorisation d’y construire votre maison en remplissant le formulaire Cerfa n°13409*02. Comptez trois mois de délai d’instruction. Au cours de cette période votre demande est affichée en mairie afin qu’un tiers puisse s’y opposer. La décision de la mairie fera l’objet d’un arrêté municipal. Le permis de construire est valable deux ans.
Notez que pour tout projet d’une superficie supérieure à 150 m² de plancher, le recours à un architecte est obligatoire.
À ce stade, vous devez choisir le professionnel auquel vous confierez la conception des plans et la réalisation des travaux. Différents types de contrat existent :
Le CCMI offre la solution la plus sécurisante, car il est réglementé et vous assure un certain nombre de garanties (articles L231-1 et suivants du Code de la Construction et de l’habitation).
Vous confiez la totalité de la construction à une seule entreprise, qui sera donc votre unique interlocuteur. Vous pouvez toutefois décider de fournir vous-même les plans ou d’en confier la conception à un architecte. Le constructeur ne se charge alors que des travaux.
Le contrat doit mentionner :
Vous disposez d’un délai de rétractation de 10 jours après la signature du contrat.
Le paiement se fait à chaque stade de la construction, selon un échéancier fixé par la loi. Il ne peut excéder :
Le constructeur est soumis à une obligation de résultats. Il apporte en particulier une garantie de livraison dans les délais et au prix convenu.
Si vous préférez faire appel à un bureau d’études ou un architecte pour personnaliser votre maison, vous signez un « contrat de maître d’œuvre ». Son rôle doit y être bien défini : concevoir les plans ou les documents techniques, coordonner les travaux... Le maître d’œuvre vous assiste mais ne se charge pas de la construction : vous traiterez directement avec les entreprises qui interviendront sur le chantier. Par conséquent, le maître d’œuvre s’engage uniquement sur sa mission, l’obligation de résultat revient à chaque entrepreneur intervenant dans la construction.
Il n’est donc pas possible avec ce contrat de connaître le coût définitif de la construction, avant d’avoir passé tous les marchés de travaux avec les différents corps de métiers. Vous aurez donc intérêt à prévoir une marge de sécurité dans votre plan de financement.
Ce type de contrat n’étant pas réglementé, c’est à vous de veiller aux conditions que vous souhaitez y voir mentionnées. Notez que les honoraires d’un architecte dépendent du coût de l’opération et de l’importance de sa mission.
Vous pouvez décider de ne pas confier les travaux de gros-œuvre à un seul constructeur mais à plusieurs entreprises représentant différents corps de métiers. Vous signez donc avec chacun un contrat d’entreprise lot par lot, pour un travail déterminé.
Ce type de contrat n’étant pas réglementé, négociez certaines clauses si nécessaire. Chaque contrat doit contenir :
Notez que le délai de rétractation n’est pas obligatoire pour ce type de contrat. Vérifiez également que chaque entrepreneur a souscrit une assurance de responsabilité décennale. Vous serez ainsi protégé en cas de malfaçons.
L’article 1792 du code civil stipule que le constructeur est responsable pendant dix ans des anomalies compromettant la solidité de la construction. Signalez le défaut par lettre recommandée avec accusé de réception au professionnel qui doit le réparer dans les délais prévus. Attention, cette garantie ne couvre pas les dommages causés par un manque d’entretien de votre part.
De votre côté, vous devez souscrire avant l’ouverture du chantier une assurance dommages-ouvrage. Elle vous permettra d’être indemnisé plus rapidement en cas de dommages.
Vous constatez l’achèvement des travaux en présence des entrepreneurs ou du constructeur. La réception de la construction fait l’objet d’un procès-verbal. N’hésitez pas à vous faire assister d’un professionnel pour évaluer la conformité des travaux et vérifier le fonctionnement des équipements.
Si vous ne constatez aucun défaut de conformité, vous signez le procès-verbal sans réserve. Dans le cadre d’un contrat de construction de maison individuelle ou si un seul entrepreneur s’est chargé du gros œuvre, vous disposez d’un délai supplémentaire de huit jours pour signaler un éventuel désordre.
Si vous constatez des anomalies, mentionnez-les dans le procès-verbal et fixez avec l’entrepreneur un délai pour la réparation.
Une partie du prix sera consignée pendant ce temps. Dans le cas d’un CCMI, le montant ne peut dépasser 5 % du prix de la maison.
Le constructeur doit tout de même vous remettre les clés. Si vous devez vous installer avant la fin des réparations, précisez par écrit que l’entrée dans les lieux ne vaut pas réception.
Si les défauts de conformité sont importants, vous pouvez considérer les travaux inachevés. Vous devez vous accorder avec le constructeur pour reporter la date de réception ou saisir le juge des référés.
Il existe deux autres modes d’acquisition d’un logement neuf : le Contrat de vente achevée et la Vente en état futur d’achèvement