Phénomène souvent associé au logement étudiant, la colocation prend de l’ampleur dans des catégories très variées de la population. On trouve en effet de nouveaux adeptes auprès des jeunes actifs, des familles monoparentales et même des seniors.
Ainsi, la demande en location partagée se renforce, tandis que l’offre tend à baisser. Pourtant, la colocation peut s’avérer une bonne solution pour les bailleurs, propriétaires de grandes surfaces (T3, T4, T5...).
On imagine facilement l’intérêt pour les locataires d’habiter un grand appartement ou une maison en partageant le loyer. D’autant que les occupants perçoivent les aides aux logements de la CAF (APL, ALS ou ALF) comme une location standard.
Pour le bailleur, louer à plusieurs locataires permet d’investir dans certaines villes étudiantes où le stock de petites surfaces (studios, T1...) est déjà important.
D’un point de vue financier, les loyers sont généralement un peu plus élevés que pour une location standard. Choisir de louer son bien immobilier à 3 ou 4 personnes peut donc s’avérer plus rentable qu’à une famille. La diversité des profils des candidats permet au bailleur de cibler le type de colocataires qu’il souhaite : étudiants pour la garantie rassurante des parents, jeunes actifs disposant d’un plus grand pouvoir d’achat, seniors pour le calme et le respect du bien loué...
Concernant la gestion locative, ce système écarte le risque de vacance entre deux locations. Il est rare que tous les co-preneurs partent en même temps. De plus, au départ de l’un d’entre eux, les colocataires restants se chargent généralement eux-mêmes de trouver un remplaçant et organisent les visites. En particulier s’ils ont signé un bail solidaire, qui les engage à payer la totalité du loyer.
Le bail est établi entre le propriétaire et chacun des colocataires. Il comprend les nom et signatures de tous les occupants du logement.
Chaque occupant est donc en lien direct avec le propriétaire et peut revendiquer auprès de lui tous les droits du locataire. En contrepartie, chaque colocataire est responsable de l’ensemble des obligations du bail.
Clause de solidarité
Par cette clause le propriétaire se prémunit contre les impayés d’un ou plusieurs résidents. Elle lui permet en effet de se retourner contre les autres colocataires pour payer l'intégralité des sommes dues. Lorsqu’un occupant quitte la colocation, il reste en principe responsable du paiement du loyer jusqu’à l’expiration du bail.
Le bailleur peut demander une caution à chaque colocataire. Il peut même exiger des cautions solidaires entre elles : chacune couvre alors l’intégralité du loyer dû et non uniquement la part d’un colocataire.
L’administration fiscale peut établir, à la demande des colocataires, un avis d'imposition au nom de l'ensemble des occupants. Par contre, elle ne divisera pas la taxe entre les colocataires, qui s’organiseront pour répartir le montant de l'impôt.
A l’expiration du bail, le propriétaire n’est pas obligé de partager le dépôt de garantie entre les colocataires. Il lui suffit de verser cet argent à l’un d’entre eux, qui restituera à chacun sa part.
La colocation représente auourd'hui moins de 5 % de l’ensemble des locations. Mais il est certain que dans le contexte actuel, le choix de partager son logement devrait continuer à prendre de l’ampleur. Aux propriétaires de saisir l'opportunité.