Le secteur immobilier n’a pas été épargné par la crise sanitaire. Mais le marché résiste, s’adapte, et les acheteurs répondent présent.
Les locataires en quête d’un nouveau logement le constatent : le nombre d’annonces de biens immobiliers à louer a augmenté, environ 15 % depuis un an. Mais ce chiffre moyen ne reflète pas l’ampleur du phénomène dans les grandes métropoles françaises : 64 % d’annonces supplémentaires à Paris, 52 % à Nice, 39 % à Bordeaux… La raison ? Face à la chute des réservations, les propriétaires de meublés touristiques s’orientent vers la location meublée longue durée par crainte de voir leur logement vacant pendant de longs mois. Une étude publiée mardi 6 octobre révèle ainsi que parmi les propriétaires français qui pratiquaient la location pour de courts séjours touristiques, un tiers y a renoncé ou s’apprête à le faire. En effet, de nombreux investisseurs financent l’achat de leur bien locatif à l’aide d’un crédit immobilier ; la mise en location de longue durée leur permet de percevoir des revenus fonciers qui participent au remboursement du prêt.
De plus, les conditions de location touristique sur les plateformes en ligne se durcissent : les logements proposés à la location saisonnière doivent être la résidence principale du propriétaire. Celui-ci ne peut donc louer son habitation que 120 jours par an maximum s’il ne souhaite pas le déclarer en tant que local commercial.
Au printemps dernier, le déconfinement avait relancé le marché immobilier, stimulant les envies de nouveau logement chez de nombreux Français. Les agents immobiliers avaient retrouvé leurs clients dont les projets n’avaient pu se concrétiser. Ils en accueillaient également de nouveaux, chez qui le confinement avait fait naitre de nouvelles envies. L’engouement aura duré le temps d’un été. La tension entre l’offre et la demande semble se relâcher et les acheteurs deviennent plus attentistes. Le phénomène a pour l’instant peu d’incidences sur les prix immobiliers.
Les grandes gagnantes de cette nouvelle conjoncture : les villes moyennes. Les communes dites « à taille humaine », comme Angers, Reims ou Clermont-Ferrand, avec des prix à moins de 3000 €/m² ont de sérieux atouts : un bon pouvoir d’achat, de plus grandes superficies et un cadre agréable, synonymes d’une meilleure qualité de vie. Le profil des nouveaux habitants ? De jeunes citadins adeptes du télétravail, à la recherche de sérénité.
Consultez les prix au m² dans les principales villes de France
Les ménages qui achètent actuellement leur maison ou un bien locatif bénéficient de taux d’emprunt très bas. Cependant les banques tendent à se montrer plus sélectives. Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) recommande désormais de mettre en place des conditions d’octroi plus strictes, comme par exemple ne pas dépasser le taux d’endettement maximum de 33 %. Cette règle stipule que la charge de remboursement du ménage emprunteur ne doit pas dépasser un tiers de ses revenus globaux. Pour de nombreux dossiers de prêt, un ajustement de la durée ou un plus gros effort sur l’apport suffit à rendre le projet finançable.
Certains candidats au crédit immobilier préfèrent s’orienter vers des montages financiers moins traditionnels, comme le prêt à mensualités évolutives ou encore le regroupement de crédits. Il s’agit dans ce cas de racheter les crédits existants (prêts pour la résidence principale, crédits à la consommation) et de financer le nouveau projet ou au moins d’ajouter une marge d’apport. Cette solution peut intéresser les investisseurs déjà propriétaires de leur résidence principale, qui cherchent à acheter un bien locatif.
Calculer sa capacité de remboursement
Cette année les professionnels de la construction ont dû essuyer une période électorale, toujours synonyme d’attentisme et de gel des permis de construire, suivie du confinement. Le secteur de l’immobilier a malgré tout connu une reprise rapide de son activité. Le marché de l’immobilier neuf reste dynamique : les promoteurs constatent que les réservations de maisons ou d’appartements en VEFA se maintiennent à un niveau élevé. Mais en parallèle le nombre des mises en chantier et des permis de construire reculent, entrainant une réduction du stock de biens. Pour éviter un ralentissement trop prononcé des commercialisations, le gouvernement avait annoncé avant même la tenue des débats sur le budget 2021, la prolongation des dispositifs phares : la loi Pinel favorisant l’investissement locatif d’une part et le Prêt à taux zéro, réservé au premier achat de sa résidence principale, d’autre part. Emmanuelle Wargon s’est en effet engagée à prolonger les deux dispositifs au-delà de leur date d’extinction, prévue au 31 décembre 2021. Elle souhaiterait également y apporter des améliorations et prévoit de consulter les représentants du secteur de l’immobilier à ce sujet.
Au vu de la situation sanitaire actuelle, les professionnels de l’immobilier préfèrent rester vigilants. Mais si l’évolution des prix et les conditions d’emprunt restent raisonnables, la tendance favorable du marché devrait se poursuivre dans les mois à venir.
Devant l’incertitude qui touche de vastes secteurs comme la santé et l’économie, l’immobilier devient une exception et fait encore une fois office de valeur refuge. Les Français veulent assurer en priorité un toit à leur famille. Aussi, nombre d’entre eux maintiennent voire précipitent leur projet d’achat immobilier.
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