Si vous habitez dans une région touristique, il vous est possible de gagner de l’argent en louant votre habitation à des vacanciers pendant une nuit, une semaine ou un mois. Louer sa résidence principale pour une courte durée représente un moyen relativement facile de compléter ses revenus. Aucune démarche administrative ne vous sera demandée.
Il n’est pas nécessaire de posséder un bien d’exception pour le louer pendant de courtes durées : les clients savent qu’il ne s’agit ni d’un hôtel, ni d'un logement dédié à la location saisonnière. Ils espèrent être séduits davantage par vos tarifs que par votre décoration. Ainsi, un studio d’une vingtaine de m² se loue autour de 35 à 45 € la nuit à Lyon ou Nantes.
Ce phénomène prend de l’ampleur depuis une dizaine d’années, en particulier dans les grandes agglomérations. Il séduit de plus en plus de touristes, mais également des propriétaires à la recherche d’un complément de revenus. Preuve en est le nombre considérable d’annonces de locations publiées sur internet et dans les agences immobilières.
Le développement de sites spécialisés dans ce secteur a même fait réagir professionnels et dirigeants. Les plateformes telles que Airbnb, Homelidays, ou encore Abritel ont été accusées de réduire l’offre de locations à l’année et de créer une concurrence déloyale vis-à-vis du secteur hôtelier traditionnel. À ce titre, l'Assemblée Nationale vient d'autoriser le gouvernement à légiférer par ordonnance, afin de préciser les « modalités de location d’hébergements touristiques par des exploitants non professionnels ». On ignore quelles mesures le gouvernement compte prendre, mais un récent rapport parlementaire demandait que les sites collectent eux aussi la taxe de séjour. Le montant de cette taxe varie de 20 cents à 1,50 € par personne et par nuit, selon la commune et l'hébergement proposé.
C’est pour calmer l’enthousiasme des uns et les réticences des autres que la loi Alur apporte un cadre juridique à la location meublée saisonnière. Un décret d’application est attendu en septembre, mais l’essentiel est déjà connu :
Il vous faudra évidemment déclarer vos loyers. Les revenus locatifs sont soumis au régime des BIC (bénéfices industriels et commerciaux) ou micro-bic s’ils ne dépassent pas 32 600 € par an. Dans ce cas, un abattement de 50 % s’applique automatiquement : seule la moitié des loyers perçus est taxée au barème de l'impôt sur le revenu.
Notez que l’absence de formalité ne vaut que pour la résidence principale. Il en va tout autrement pour une résidence secondaire. Afin de favoriser les locataires en quête d’une habitation à l’année, la loi Alur met en place de nouvelles règles.
Si le logement se trouve dans une agglomération de plus de 200 000 habitants ou dans certaines communes de la petite couronne parisienne, vous devrez, pour le louer, obtenir de votre mairie une autorisation de changement d’usage. Certaines communes accordent des autorisations temporaires, valables un ou deux ans.
À noter que la Ville de Paris impose des restrictions particulières depuis 2011. Pour louer sa résidence secondaire, le bailleur doit demander l’autorisation de la transformer en local commercial. Il lui faut pour cela respecter une règle de compensation : chaque mètre carré de logement transformé en meublé touristique doit être compensé par la transformation de 1 ou 2 m² (selon les arrondissements) de commerce en habitation. Ce règlement très difficile à respecter a pour objectif de protéger le parc locatif nécessaire aux Parisiens et d’enrayer la hausse des prix.
Comme pour la location de la résidence principale, la loi Alur n’impose aucun plafonnement des tarifs. Vous êtes libre de fixer votre prix.