La ministre du Logement Cécile Duflot a présenté ce mercredi en Conseil des ministres le projet de loi ALUR (pour l’accès au logement et un urbanisme rénové). Il s’agit selon elle d’une loi « juste, […] adaptée à notre époque, qui va remettre de la sérénité dans les rapports entre locataires et propriétaires. »
Trois textes actuellement en vigueur seraient ainsi profondément remaniés : la loi du 6 juin 1989 sur les rapports locatifs, la loi Hoguet de 1970 régissant les professions immobilières ainsi que la loi de 1965 sur les copropriétés.
Le projet ALUR détaille 35 mesures amenées à réglementer le secteur de la location et les métiers de l’immobilier. Le gouvernement prévoit ainsi d’articuler son action autour de 3 axes principaux : régulation, protection et innovation.
Depuis huit mois, différents organismes du secteur ont participé à des concertations préparatoires. Certains considèrent aujourd’hui n’avoir pas été suffisamment entendus.
Ainsi, la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) met en place une pétition contre ce projet de loi. Elle a d’ores et déjà déclaré qu’elle suspendait sa participation aux 18 observatoires des loyers déjà existants. Ce à quoi la ministre du Logement a rétorqué qu’ « une fois la loi votée, les professionnels auront obligation de communiquer leurs données ».
Du côté des constructeurs, le SNAL (Syndicat National des Aménageurs Lotisseurs) s’inquiète de voir certaines zones à urbaniser reclassées en zones naturelles. L’UMF (Union des Maisons Françaises) rappelle que l’étalement urbain a déjà tendance à régresser depuis plusieurs années.
Locataires et bailleurs ne semblent pas non plus séduits par les réformes proposées. Le DAL (Droit au Logement) se dit déçu par le dispositif d’encadrement des loyers et attendait davantage en faveur des mal-logés. L’association de défense des propriétaires s’oppose elle à la mise en place d’une garantie universelle locative.
L’ancien ministre du Logement B. Apparu a mêlé sa voix au chœur des mécontents en estimant que le projet « ne répond ni à la pénurie de logements ni à la flambée des prix de l’immobilier ».
Devant une telle levée de boucliers, le parcours du projet de loi risque de connaître quelques méandres avant son adoption. Le texte devrait être présenté en commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale avant la fin du mois de juillet. Il sera ensuite débattu au Parlement en septembre, pour une promulgation au plus tard en mars 2014.