Pendant un an, l’INSEE a enquêté sur les conditions de logement des Français. Le résultat est paru mardi 21 février. L’étude nous apprend que nous sommes plus nombreux à être propriétaires, dans des logements plus grands et de meilleure qualité.
Depuis 40 ans, L’INSEE réalise régulièrement une enquête sur nos logements. Les données collectées de juin 2013 à juin 2014 viennent d’être publiées. Elles décrivent une amélioration générale du cadre de vie, mais un écart grandissant entre propriétaires et locataires.
Au 1er janvier 2016, le nombre de logements en France métropolitaine s’élevait à 34,5 millions, dont 28,4 millions utilisés en tant que résidence principale par leurs propriétaires ou des locataires. Le parc de logements s’agrandit régulièrement : plus de 6 millions d’habitations ont été construites entre 2000 et 2016, à raison de 300 000 à 500 000 par an. Durant la même période, la population augmentait de 352 000 habitants par an.
L’évolution de la société se répercute jusque dans nos maisons. Le vieillissement de la population, les recompositions familiales font baisser le nombre de personnes par ménage et par logement : de 3,1 en moyenne en 1968 il est passé à 2,3 en 2016. Cette diminution de la taille des ménages se répercute sur l’espace dont nous disposons : la surface moyenne par personne a augmenté de près de 10 m² depuis les années 1980 pour atteindre 45 m² en maison individuelle et 35 m² en appartement.
En 2013, près de 58 % des ménages français étaient propriétaires de leur logement. Chez les retraités, la proportion de propriétaires atteint même les 75 %.
Les statistiques permettent de dresser un portrait du propriétaire immobilier moyen. Âgé de moins de 40 ans, il vit en couple, est parent d’un ou plusieurs enfants et bénéficie de revenus plutôt élevés.
Toutefois, acheter un bien immobilier demande davantage d’efforts financiers. La majorité des nouveaux propriétaires achètent leur logement à crédit. Un quart d’entre eux profite pour cela d’une aide de leur famille, qui correspond à 1/6e de leur apport personnel. Cet apport représente aujourd’hui plus d’un quart du montant total de l’achat, contre 15 % au début des années 1980. Un achat qui équivaut à 4 ans et demi de revenus.
Grâce à l’allongement de la durée des prêts immobiliers et la faiblesse des taux d'intérêt, les ménages actuels ont une capacité d’achat à crédit plus élevée que la génération de leurs parents, 30 ans plus tôt. Cet avantage n’est pas inutile, car de 1996 à 2016, le prix des logements anciens a augmenté de 150 %, alors que le revenu disponible par ménage n’augmentait lui que de 40 %.
L’accès à la propriété devenant plus sélectif, il devient nécessaire d’acheter à deux et de disposer d’emplois stables. Certains s’éloignent des centres-villes et s'installent dans des zones plus abordables : 35 % des nouveaux propriétaires résident dans une commune rurale en 2013.
Quant aux « non-propriétaires », ce sont en majorité des personnes vivant seules, âgées de 40 à 64 ans. La France comptait 11,4 millions de locataires en 2013, dont 291 000 en outremer. Ils se situent en très grande majorité (93 %) dans les grandes aires urbaines : Paris, Lyon, Marseille… En métropole,
Depuis le début des années 2000, le niveau de revenus des locataires a diminué en comparaison de celui des propriétaires. Selon cette enquête, les propriétaires sont désormais plus riches que les locataires, ce qui n’était pas nécessairement le cas il y a 30 ans.
Aujourd’hui, 42 % des non-propriétaires font partie des ménages aux revenus les plus modestes.
Autre constat de cette enquête, l’importance du marché locatif privé : 93,5 % des bailleurs sont des particuliers. 21 % d’entre eux ont bénéficié d’un dispositif fiscal au moment de l’achat (lois de Robien, Borloo ou Scellier, prédecesseures de la loi Pinel. Du côté du logement social, le parc est saturé. En 2013, 49,4 % des ménages candidats à un logement social attendent depuis plus d’un an. Ils étaient 35,9 % en 1996.
Qui parmi les moins de 20 ans, imaginerait un logement sans sanitaires ? En quarante ans, le confort des logements s’est considérablement amélioré. À la fin des années 1970, un logement sur quatre n’avait ni baignoire ni douche et un sur quatre manquait de toilettes à l’intérieur. En 2013, presque tous les logements disposent de l’équipement sanitaire de base.
L’insalubrité a fortement reculé. Plus de 3 logements sur 4 (78 %) possèdent tout le confort nécessaire et ne présentent aucun défaut (qualité du bâti, isolation, installation électrique, chauffage…).
En 2013, les logements comptent en moyenne 4 pièces d’habitation, soit 4,9 dans l’individuel et 2,9 dans le collectif. Ces données sont stables depuis 20 ans. La surface de nos résidences principales a peu évolué depuis les années 2000, mais la moyenne de 90,9 m² masque une forte diversité entre les maisons individuelles dont la superficie augmente légèrement (112,2 m² en moyenne) et l’habitat collectif, où la taille des appartements a tendance à se réduire (63,0 m²).
Par ailleurs, les ménages plus âgés, qu’ils soient propriétaires ou locataires, se retrouvent parfois avec de logements devenus spacieux une fois les enfants devenus adultes, alors que certains jeunes ménages sont locataires de logements plus petits.