Depuis lundi 6 juillet, nous connaissons le gouvernement du nouveau premier ministre Jean Castex. Julien Denormandie étant appelé à gérer l’Agriculture, le siège du ministre délégué au Logement devenait vacant. C’est l’ancienne secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique Emmanuelle Wargon qui en prend possession.
En toute logique, le ministère du logement jusqu’alors rattaché à celui de la Cohésion du Territoire dépend désormais de celui de la Transition écologique. Emmanuelle Wargon devra donc travailler en étroite collaboration avec Barbara Pompili.
Diplômée des grandes écoles (HEC, Sciences-Po Paris puis l'ENA), sans étiquette politique déclarée, E. Wargon siège au gouvernement depuis 2018. Au moment de la crise des gilets jaunes, elle a d’ailleurs participé à la mise en place du Grand débat national aux côtés de Sébastien Lecornu.
Si elle reste peu connue des Français, elle n’est pas nouvelle en politique et affiche un joli parcours :
Elle possède également une expérience en entreprise puisqu’elle occupait le poste de responsable de chargée de la responsabilité sociale d’entreprise (RSE), des affaires publiques et de la communication pour le groupe Danone de 2015 jusqu'à son entrée au gouvernement en 2018.
Le nouveau gouvernement de Jean Castex se veut un gouvernement de relance. En conséquence, la nouvelle ministre du Logement devra faire face à des enjeux majeurs :
Le fait de placer le Logement sous l’autorité de la Transition écologique augure-t-il des actions en faveur de la rénovation ? Il est vrai que 40% de l’émission des gaz à effet de serre proviennent du parc immobilier. Des mesures en faveur de travaux d’isolation des immeubles et maisons dits « passoires thermiques » entreraient logiquement dans la feuille de route de la nouvelle équipe ministérielle. La Convention citoyenne pour le climat proposait d’ailleurs dans son rapport de "rendre obligatoire la rénovation énergétique globale des bâtiments d'ici 2040". Une action que le président E. Macron n’a pas voulu imposer, pour ne pas « mettre des ménages parfois en situation modeste dans des situations impossibles ».
C’était prévisible, le nombre de permis de construire et celui des mises en chantier ont chuté de plus de 45% entre mars et mai 2020, comparés aux trois premiers mois de l’année. Même si les chantiers forcés de stopper quelques semaines ont repris, les professionnels de l’immobilier constatent une baisse du nombre d’appels d’offres de la part des collectivités et de demandes de devis provenant de particuliers. A tel point que le président de la Fédération française du bâtiment (FFB), Olivier Salleron, s’attend à : « si rien n’est fait, une perte de 120 000 emplois, voire 200 000 en 2021. […] Il y aura des faillites et des fermetures d’entreprises et nous comptons beaucoup sur un plan de relance qui ne doit pas attendre la rentrée ».
En cette période post-confinement, le nombre de ventes immobilières se montre plus élevé de 35% par rapport à la même période l’année dernière. Mais l’évolution du marché demeure incertaine sur le reste de l’année et pour 2021. En effet, l’augmentation du nombre de chômeurs et le resserrement des conditions de crédit pourraient entrainer la baisse du nombre d’acheteurs solvables lors des mois à venir. La Fédération française du bâtiment estime que le secteur devrait voir son activité baisser de 18% cette année.
Le gouvernement a d’ores et déjà pris des mesures, comme l’annulation de plusieurs mois de charges pour les petites entreprises. Il annonce également un grand plan de relance à l’automne prochain.