Immobilier: le PTZ+ connaît un vif succès

Lancé le 1er janvier 2011 pour solvabiliser les ménages voulant devenir propriétaires, le prêt à taux zéro plus (PTZ+) est un succès. Le 100.000e a été octroyé fin avril et signé officiellement hier par le secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu. «La montée en puissance du dispositif a été plus rapide qu'espéré. Dès mars, le cap des 30.000 octrois de PTZ+ par mois a été franchi, indique t-il. Les 380.000 octrois annuels prévus en rythme de croisière pourraient être atteint dès cette année, ce qui représenterait 15.000 primo-accédants supplémentaires sur le marché immobilier, neuf et ancien confondus», se félicite Benoist Apparu. Arrêté fin 2010, le PTZ n'avait pas dépassé les 230.000 octrois annuels en moyenne en cinq ans d'existence.

Le gouvernement avait convenu avec les professionnels d'adapter si nécessaire le PTZ+ en juin : ce ne sera finalement pas la peine, «le produit répond visiblement aux attentes», constate le secrétaire d'Etat, qui a reçu les banques distributrices début avril. Celles-ci apparaissent globalement satisfaites, hormis sur le montant pour l'ancien en zone non tendue (zone C), jugé trop faible, mais «il est hors de question d'augmenter le montant pour ce type de biens», tranche Benoist Apparu. Les banques ont émis une autre demande de modification qui, elle, en revanche, est jugée recevable : une augmentation de la durée de différé de remboursement, afin de solvabiliser davantage encore les ménages, quitte à diminuer la durée de remboursement. «Je veux bien en discuter, poursuit-il. Mais les banquiers préfèrent ne pas modifier le produit tout de suite. Je dois les revoir en septembre, nous en rediscuterons à cette date».

Les primo-accédants ciblés

Le PTZ+ a été conçu pour être beaucoup plus discriminant que le PTZ, afin de réorienter les aides à l'accession à la propriété. Son montant varie selon la taille du ménage, ses revenus, la localisation du bien, son caractère neuf ou ancien et ses performances énergétiques. A fin avril, sur cette réorientation également, le gouvernement affiche sa satisfaction.

Si le PTZ+ ne soutient pas particulièrement la construction (seuls 23% des prêts concernent le neuf), en revanche, 40% des octrois portent sur les zones tendues (A et B1) soit plus que pour le PTZ (34%). Il n'y a pas de plafond de ressources et seuls 20% des bénéficiaires relèvent des 3 tranches de revenus les plus basses (sur 10 existantes) contre 36% pour les deux tranches les plus élevées, mais «ces derniers ne sont pas riches pour autant, proteste le secrétaire d'Etat. L'entrée dans la tranche 9 correspond à un niveau de revenu inférieur au plafond de ressources fixé pour un logement HLM».

Et bien qu'ils soient plus nombreux, les plus aisés ne représentent que 11,5% des prêts en montant, contre 38% pour les plus modestes. Le gouvernement réfute donc toute polémique. A noter, enfin, que les familles ayant plus d'un enfant ne représentent que 20% des octrois mais «ce n'est pas surprenant puisqu'il s'agit d'une aide aux primo-accédants, commente Benoist Apparu. 64% des emprunteurs ont moins de 35 ans».

Source : Les Echos.fr