Amiante, plomb et termites... Lorsque l'on veut vendre ou louer sa maison, la loi impose de la faire examiner par des diagnostiqueurs immobiliers. Ils sont souvent mandatés par des agences immobilières, à qui ils doivent rendre leur rapport, au plus tard la veille de la signature du compromis de vente.
Source de nombreux enjeux puisqu'il est censé permettre à l'acquéreur d'acheter son bien sereinement, le diagnostic immobilier fait l'objet de dérives. L'association de consommateurs UFC-Que Choisir s'est emparée du dossier et dénonce l'existence de « conflits d'intérêts anormaux ». En clair, l'organisme reproche aux entreprises spécialisées de s'entendre avec les agences.
« Indépendant et impartial »
Et le tribunal de grande instance d'Angers vient de lui donner raison en condamnant deux diagnostiqueurs immobiliers, Tulip et TulipAnjou. Concrètement, ces derniers versaient des chèques-cadeaux Total ou Kadeos aux agences immobilières qui les mandataient sur des affaires...
Le tribunal a considéré que ces diagnostiqueurs étaient « en position de dépendance économique vis-à-vis du donneur d'ordre » et que « la pratique du commissionnement constitue une violation des obligations d'indépendance et d'impartialité ». Les entreprises ont été condamnées à verser 15 000 € de dommages et intérêts à l'UFC-Que choisir, mais elles ont fait appel.
Interrogé par nos confrères du Parisien, le président de la FNAIM, René Pallincourt, a confirmé l'existence de telles dérives dans le milieu, même s'il estime qu'elles ne sont « pas généralisées ». « Nous avons pris position contre ces pratiques, explique-t-il. Et dit « attendre un décret sur le sujet ».
Source : Ouest-France